Histoire du vin en Belgique

Le vin et la Belgique ont une histoire commune plus longue que l’on pourrait croire : c’est dès le VIIIe siècle que l’on retrouve les premières tentatives d’exploitation viticole dans le plat pays. Au Moyen Age, le vin était produit par les moines, qui avaient besoin d’une boisson plus hygiénique que l’eau de pluie. Mais bien vite, les Seigneurs s’emparent de cette pratique, si bien qu’au XIVe siècle, la plupart des villes belges possèdent leur exploitation viticole. Néanmoins, la « petite ère glaciaire » du XVe siècle favorisera plutôt la bière, la vigne n’étant plus cultivée que par quelques viticulteurs jusqu’au XVIIe siècle. Outre la question climatique, l’amélioration des voies de communication internationales en Europe facilitent l’importation des vins français et espagnols, que les vins belges ne pouvaient concurrencer. Seul le Clos Bois Marie de Huy se maintient courageusement, devenant ainsi avec son millénaire le plus ancien vignoble belge toujours en activité. C’est dans les années 60 qu’une véritable renaissance s’opère : Charles Legot renouvelle le Clos Bois Marie. La même décennie, sans connaissance du projet de son pair, Jan Bellefroid plante également des vignes, à Borgloon. Très vite, d’autres suivent leurs traces : les années 70 voient un renouveau de la viticulture en Flandre, si bien que la première AOC belge est accordée dans le Hageland, près de Louvain. En Wallonie, c’est l’AOC Côtes de Sambre et Meuse qui est obtenue en 2004. Mais l’histoire du vin belge ne s’arrête pas là : le raisin a encore de beaux jours devant lui dans le plat pays !

Le vin à l’internationale

Depuis plusieurs années, les pays traditionnellement viticoles (comme la France) sont largement concurrencés par des adversaires de taille : les pays du nouveau monde. Tout commence à la fin du XIXe siècle, quand des botanistes expérimentent de nouvelles variétés de vignes tentant d’allier la résistance des cépages américains avec le goût des cépages européens. C’est seulement après des dizaines d’années d’errance que les recherches aboutissent en Allemagnes. En 1996, la variété « Vitis Vinifera S.P.P Sativa » est officiellement admise, ce qui permet aux pays proches du 50eme parallèle (notamment ceux du Nouveau Monde) d’améliorer leur qualité de production. A cela, s’ajoutent d’autres facteurs. Dans les années 70, un parasite importé des États Unis décime les vignes européennes. A plus forte raison, l’amélioration de la communication et du commerce donne la possibilité et l’envie au consommateur de découvrir de nouvelles saveurs, d’autant que les producteurs du Nouveau Monde misent énormément sur leur marketing et sur d’impressionnantes méthodes industrielles de production. C’est enfin tout simplement un goût régulier, doux et sucré, qui rend ce vin exotique plus facile à apprécier. Les conséquences logiques de cette concurrence ardue sont une diminution palpable des exportations des vins européens, mais également une augmentation de qualité et de variétés des vins produits. Dans ce terrain international, on voit se dessiner une incroyable ouverture des possibles en matière de viticulture. C’est là que la Belgique pourrait bien entrer en scène : pourquoi pas des vins du Plat Pays ?

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